Texte de JCALL fin mars 2025 – photo : manifestation à Jerusalem 20/03/25
La maison brûle. Oui notre maison Israël brûle. Et les incendiaires financeurs du Hamas sont aux commandes.
Le dernier départ de feu date de dimanche 23 mars. Il s’agit du limogeage de Gali Baharav-Miara, la procureure générale et conseillère juridique du gouvernement. Son lynchage médiatique et le dépôt de plainte contre elle ont débuté il y a déjà deux semaines. A cette veille de la fête de Pessah, on pourrait dire comme le veut la tradition Dayenou (Cela nous aurait suffi)!
Avant, c’était le limogeage de Ronen Bar, le chef du Shin-Beth / Shabak, sur lequel repose une grande partie de la sécurité intérieure du pays qui a en charge la lutte contre tous les terroristes, ceux du Hamas et du Djihad, comme ceux issus des rangs de l’extrême droite israélienne. Dayenou!
Quelques semaines auparavant, le 25 février, ni le Premier ministre, ni le ministre de la Justice n’ont daigné assister à la cérémonie de prestation de serment d’Itzhak Amit, le nouveau président de la Cour suprême, comme ils le devaient. Sa nomination a été faite après plus d’un an et demi de refus de Yariv Levin, le ministre de la Justice, de réunir la commission idoine. Et depuis, ni ce dernier, ni Netanyahou, ni son gouvernement ne le reconnaissent en tant que président de la Cour suprême. Dayenou!
La conseillère juridique du gouvernement a réagi au limogeage de Ronen Bar en disant que la procédure légale n’a pas été respectée. La Cour suprême a gelé cette décision, au moins jusqu’au 8 avril, pour pouvoir examiner les recours déposés auprès d’elle. Netanyahou et Levin ont d’ores et déjà déclaré qu’ils ne suivraient ni les décisions de la Cour suprême, ni celles de la conseillère juridique. Pour eux, le gouvernement a le droit de nommer le chef du Shabak qu’il veut. Ils sont au-dessus des lois.
La maison brûle. Dayenou!
En réaction, des dizaines de milliers de personnes sont montées à Jérusalem dès mercredi 19 mars et ils se trouvent encore actuellement, devant la Knesset, pour apporter leur soutien aux défenseurs de la démocratie et s’opposer à cette succession de décisions. La veille, des anciens chefs d’état-major, des ex-directeurs du Mossad ou du Shin Beth ont pris la parole publiquement pour alerter sur le danger auquel Israël fait face aujourd’hui : une descente lente et progressive vers la dictature.
La maison brûle. Dayenou!
Aharon Barak, l’ancien président de la Cour suprême, a déclaré vendredi qu’Israël se trouvait « au bord de la guerre civile » et d’autres ex-juges de la Cour suprême ont affirmé que « Le limogeage de la Procureure générale Gali Beharav-Miara est un danger pour l’État de droit ». Le bâtonnier Amit Bachar est dans la crainte de voir supprimer les élections. Le président de l’Université de Tel Aviv, Ariel Porat, nous alerte lui aussi sur le danger immédiat de voir s’effondrer la démocratie israélienne.
La maison brûle. Dayenou!
La crise constitutionnelle est telle que la destitution du Premier ministre est même envisagée et des appels à la désobéissance civile se font entendre.
Quant à la question palestinienne, elle passe par le Qatar. Avez-vous entendu parler du Qatar et de son rôle dans le conflit ? Le Qatar est un tout petit pays mais riche à milliards. Un pays dont la stratégie est d’infiltrer tous les centres névralgiques de pouvoir de la planète. Oui, de la planète. USA compris où il a déjà de belles réussites. En France avec le Paris-St Germain mais pas seulement. Le Qatar est un Janus. Il a deux visages. D’un côté celui de sponsor du sport et en particulier du foot, celui qui a accueilli le Mondial, et de l’autre c’est celui qui a créé Al Jazeera et sa propagande anti-israélienne qu’il diffuse dans tous les pays du monde arabe.
Et le Qatar qui peut se payer les agences de communication les plus performantes du monde a demandé à trois inconnus en Israël, dont la boite de comm’ tient dans une cabine téléphonique, de préparer une campagne visant à dorer le blason du Qatar aux yeux des Israéliens. Étonnant, non ? et qui sont ces trois inconnus ? Les trois plus proches conseillers de Netanyahou. Là ça devient déjà moins étonnant car dans la stratégie d’infiltration des centres névralgiques des États, Israël tient une place de choix.
Rappelons-nous qu’à partir de 2018, la politique de Netanyahou a été de dire que « le Hamas est un atout ». Ce qu’il a appelé la « conceptia », qui a conduit au 7 Octobre, a consisté à lui transférer des valises de dollars, au sens propre, 30 millions par mois en provenance du Qatar.
Comme les Qataris ont beaucoup d’argent, ils payent grassement les services rendus. Et comme Bibi aime le luxe et vivre sur un grand pied… certains se posent la question de savoir s’il n’en aurait pas profité un peu…
Ronen Bar, le directeur du shabak, se trouve être le principal enquêteur de cette affaire qui n’est rien moins qu’une affaire de haute trahison et d’atteinte à la sécurité de l’État. Et voilà que l’enquêté, le suspect, veut congédier celui qui enquête sur son compte. Là, on commence à comprendre…
Dans la lettre ouverte qu’il a adressée aux ministres du gouvernement rassemblés pour décider de son limogeage, Ronen Bar est même plus explicite : « l’enquête complexe, de grande ampleur actuellement en cours porte sur l’implication du Qatar, dans le saint des saints de la prise de décision publique, à savoir le cabinet du Premier ministre. Je considère que cette enquête et la recherche de la vérité, quelle qu’en soit l’issue, doit être menée à son terme. »
La maison brûle. Dayenou!
On dit que Netanyahou est sous la pression des extrémistes religieux. S’il y avait d’un côté ceux que les Israéliens appellent ‘les laïques’, c’est-à-dire les non religieux, et de l’autre les religieux, ce serait simple. Dayenou! Mais il y a deux sortes d’extrémistes religieux.
Il y a les ultra-orthodoxe, avec leurs caftans noirs et leurs papillotes, qui ont à nouveau déclaré lors de leur dernière manifestation « la mort plutôt que l’armée!». Sur les 10 000 ordres de mobilisation qu’ils ont reçus, seulement un peu plus de 700 jeunes se sont rendus dans les centres de conscription…
Et il y a les messianistes. Sans aucun doute les plus dangereux! Si la guerre a repris mardi dernier, augmentant considérablement les risques pour les otages encore vivants, c’est eux qui en sont les incendiaires.
Pour ces derniers, il est écrit dans la Bible qu’Israël s’étend du Jourdain à la mer. Et donc, selon leur interprétation, Gaza en fait partie. Ils ont jubilé lorsque Trump a parlé de Riviera pour Gaza. Leur but c’est d’agir comme en Cisjordanie mais de façon encore plus radicale.
La maison brûle. Dayenou!
En Cisjordanie l’annexion s’accélère à bas bruit. Avec les encouragements de Ben-Gvir et la bénédiction de Smotrich, les colons incendient les maisons des villageois et les chassent de leurs pâturages. Il faut comprendre que tout cela est lié : la reprise de la guerre, les exactions contre les Palestiniens de Cisjordanie, le limogeage de Ronen Bar et de Gali Beharav-Miara, le financement à outrance des Haredim (ultra-orthodoxes « craignant D. ») et j’en passe. Désolée de ne pas être exhaustive!
Enfin, il y a le budget qu’il faut voter d’ici la fin de la semaine. S’il ne l’est pas, le gouvernement tombe. C’est mécanique, automatique. Mais rappelez vous, Ben-Gvir avait démissionné provisoirement au moment de l’acceptation par Netanyahou du cessez-le-feu sous la pression de Trump. Une démission provisoire ! un concept qui révolutionne les sciences politiques! Eh bien, pour qu’il revienne, il fallait reprendre la guerre. Et pourquoi était ce si important qu’il revienne? tout simplement pour que lui et les autres députés de son parti puissent voter le budget.
La maison brûle. Dayenou!
On voit déjà des réservistes qui refusent de partir à la guerre, une guerre sans aucun objectif si ce n’est de maintenir cette coalition au pouvoir.
Pour conclure je voudrais citer une phrase de la lettre ouverte envoyée par Ronen Bar aux ministres : « l’affirmation de méfiance (de Netanyahou envers le chef du Shin Beth) n’a aucun fondement, sauf si l’intention réelle, que j’ai peut-être mal comprise, était de mener des négociations sans parvenir à un accord. » Comprenez vous la gravité de la situation? La consigne donnée au négociateur en chef aurait été de faire en sorte qu’aucun accord ne soit signé!
La maison brûle et les pyromanes sont au pouvoir!
Nous déclarons ici notre soutien total à ceux qui manifestent devant la Knesset, place des Otages et ailleurs dans tout le pays pour la démocratie et pour la poursuite des accords de cessez-le-feu qui seuls permettront le retour de tous les otages.
Sylvie Lidgi
Coordinatrice et traductrice du collectif Défendre la Démocratie Israélienne
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